Génération désenchantée
Je n'ai pas eu le temps de continuer mon feuilleton "La France a mal", mais il faut dire que plaisanter avec ça, j'en ai plus trop envie. J'ai toujours adoré la France, je pense que je continue et continuerai sûrement à l'aimer... Mais tout de même, là on a l'impression de l'extérieur que c'est 365 jours par an la grève et la protestation. Après les problèmes en banlieue il y a quelques mois, la France est de nouveau à la Une des journaux étrangers avec des affrontements entre étudiants et CRS. Ca me saoule cette attitude de rébellion perpétuelle, violente ou pas... Quand c'est pas les transports publiques en grève, c'est autre chose...
Un chauffeur de bus se fait agresser, paf on fait grève car on veut plus de sécurité et vas-y qu'on met dans la merde des milliers de travailleurs honnêtes et innocents qui ont que les transports publiques pour aller bosser et risquent de perdre leur job... C'est grave quand même qu'on ne pense pas d'abord a d'autres solutions... Oui, il faut rediscuter du CPE, mais non tout casser ds les rues n'est pas la solution ! Bloquer des facs et empêché les étudiants pas convaincus d'étudier ça me fait penser à de l'anarchie, c'est tout.
Un petit article de mon canard local, frais du jour ci-après.
"Nos voisins ont le blues. Le général Bigeard veut les réveiller.
«La France a besoin d'un De gaulle»
L'homme de la bataille d'Alger, héros pour les uns, tortionnaire pour les autres, fustige dans son dernier livre la décadence française. Un déclin politique, économique, mais aussi social à son avis. Attention saignant.
Ce défaitisme, le général Marcel Bigeard le
fustige dans son dernier livre «Adieu à ma France» (Editions du
Rocher). Mais l'officier le plus décoré de France, le héros de la
résistance contre les nazis et des guerres coloniales d'Indochine et
d'Algérie, le comprend. Lui non plus ne se reconnaît plus dans son
pays. Prenant le contre-pied de la «positive attitude» chantée par le
Gouvernement français pour remonter le moral de ses concitoyens, le
nonagénaire lance sa «mitraillette attitude». Et tire sur tout ce qui
bouge, en commençant par le président Chirac. Rencontre dans sa maison
de Toul.
«La Liberté»: Votre livre est classé dans les
premières ventes et pourtant on ne vous a pas vu faire de la promotion
sur les chaînes de télévision nationales. Vous avez refusé des
interviews?
Maurice Bigeard:
- Pas du tout. Les grands médias français ne veulent pas de moi. Mais
Bigeard est tout de même passé sur des radios, comme France Info ou RTL
et dans plusieurs journaux régionaux français.
Comment expliquer votre succès sans l'appui des TF1, France 2 ou «Le Monde»?
C'est mon quinzième livre. Il y a un public
Bigeard, souvent d'anciens soldats qui ont combattu à mes côtés. Mais
ce qui me réjouit, c'est qu'au classement des meilleures ventes,
j'arrive deuxième, devant le pape et son «Dieu est amour».
C'est aussi un sacré coup de gueule sur l'état
de la France. Votre première cible: le président Jacques Chirac que
vous traitez de traître à la patrie. Pour vous, il a bradé ce qu'il
restait de la grandeur de la France.
Si Jacques Chirac me convoque, je le regarderai
dans les yeux et je lui dirai: «Quelle est ta carrière». D'ailleurs, je
me suis préparé à aller en prison au cas où. Mais attention, en six
mois, je formerais un commando de taulards qui foutrait une branlée au
pays. J'ai encore de l'énergie.
Comment réagit le gouvernement à vos écrits?
L'autre jour, j'ai été invité à Paris par une
ministre, dont je tairai le nom. Je lui ai confirmé ce que j'ai écrit.
Je n'ai rien à cacher. Elle était d'accord avec moi. Bigeard, ça compte
dans l'opinion. J'ai déjà deux avenues, deux rues, un rond-point, une
place à mon nom. Ces jours-ci, je reçois 150-200 lettres de Français de
tous les âges.Ils me disent qu'ils en ont marre. Ils veulent autre
chose. Je suis leur porte-voix. Ras-le-bol.
Pour vous, la France a dégringolé...
Après avoir couru durant 50 ans derrière son
empire perdu, elle est petite désormais. Regardez ce qui s'est passé
avec le porte-avions «Clemenceau»! Si la France était encore une grande
puissance, on ne nous emmerderait pas avec cela. Non, franchement,
c'est la catastrophe autant politique qu'économique et sociale. De
moins en moins de Français se battent pour notre idéal de société. Il y
a de plus en plus de pauvres. Regardez aussi cette insécurité
galopante.
Quel avenir pour la France?
Il nous faut un sauveur, un exemple, un type
intouchable. Ni de gauche. Ni de droite. Droit dans ses bottes. Un gars
qui saura redonner confiance aux Français. Il devra leur rendre leur
fierté et leur combativité.
Vous par exemple?
Certains me disent que si j'avais quinze ans de
moins, je pourrais l'être. Mais ce n'est pas à 90 ans que je vais
revenir en politique. A la rigueur, si tout va mal en France, je veux
bien prendre un poste de secrétaire d'Etat dans un ministère.
Et ce nouveau chef, c'est qui? Le Pen? Il faut avouer que votre manière de tirer sur les élites fleure bon le Front national...
Ne me parlez pas de Le Pen! Je n'ai rien contre
lui, mais mon discours n'a rien de celui d'un partisan de l'extrême
droite. Mon seul parti, c'est la France.
Alors qui pourrait être ce sauveur?
Pour l'instant je vois plutôt Nicolas Sarkozy
devenir notre prochain président. Même si je suis sûr qu'il va se
casser la gueule à cause des syndicats et de l'état d'esprit des
Français. Et là, peut-être qu'un type dira «il y en a marre» et il sera
suivi.
Comme de Gaulle autrefois?
Exactement. La France a besoin d'un nouveau de
Gaulle. Il faut que les gens sentent que ce chef navigue pour ce pays.
C'est pour cela que les TV ont peur de mon message. Il fait peur.
Vous écrivez que votre bouquin est un livre-testament. Vous sentez la mort arriver?
Je sens arriver mon dernier quart d'heure. Mais
je m'en vais avec le sourire après avoir dit ce que j'avais à dire. Le
bon Dieu ne peut m'attendre qu'avec le tapis rouge. "
Sources : La liberté.